La mine de wolfram de Leucamp fut découverte par hasard. Urbain Bramarie était monté à Paris pour gagner sa vie comme cireur de parquet. Un jour, chez Mr Grove, un ingénieur anglais, il fit maladroitement tomber une grosse pierre, une des plus rare de sa collection et , face aux réprimandes, il expliqua qu’on en trouvait partout à Trapouet, dans les champs de ses parents. En octobre 1910, Mr Grove vint tout de même à Leucamp vérifier les dires d’Urbain Bramarie. L’exploitation débute en 1916 avec des soldats et des prisonniers réquisitionnés. On construit pour eux les « cantines » de la Souque avec dortoirs, cuisine et réfectoire. Une société lorraine devenue propriétaire envoie des ouvriers qualifiés. En mars 1919, l’exploitation est stoppée. Entre les deux guerres, la mine est en sommeil (25 mineurs y travaillaient).
En 1940,un camp de jeunesse est organisé aux Cantines pour remettre en état les terrains. En 1941 la mine est rouverte. En 1943, beaucoup de jeunes viennent travailler à la mine pour fuir le STO en Allemagne. La mine travaille pour l’Allemagne mais au ralenti, la production de minerai est très réduite malgré la surveillance des soldats allemands. La plupart des jeunes s’engageront dans la résistance et dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, trente d’entre eux vont rejoindre les maquis d’Auvergne (cinq résistants seront tués au combat).
De 1946 à 1956, c’est la période de plein rendement avec, à certains moments, prés de 200 ouvriers. A partir de 1957, la concurrence chinoise entraîne le déclin et la fermeture de la mine. En décembre 1959, il a été produit 2 100 tonnes de minerai. La Commune a acheté les 80 ha de la concession en 1998. Ce demi-siècle de la vie à Leucamp reste présent grâce à la Maison des Mineurs que la Commune et la Communauté de Communes de la Haute-Châtaigneraie a réalisé au début des années 2000. La visite peut être complétée par une randonnée qui emprunte le « chemin des mineurs » du bourg au carreau de la mine.